Il y a quelques temps nous avions publié un article qui évoquait la difficulté de faire son coming out dans le milieu du sport. Certains sportifs de renom ont vu leurs carrières brisées au point que la plupart de ceux qui franchissent le pas, le font après leurs départs à la retraite (pour plus d’information, vous trouverez l’article ici).
Il y a quelques mois c’est dans le domaine du sport spectacle qu’un catcheur s’est vu mettre à pied par son employeur. En effet, lors d’une tournée dans les pays du Moyen-Orient, ce catcheur s’est vu interdire l’accès au ring alors qu’officiellement sa société disait ne pas faire état de son orientation. A croire que lorsque de grosses sommes d’argent sont en jeu, certains n’ont plus le courage de leurs opinions.
Tout récemment, Andrew Goldsteln, un sportif professionnel américain pratiquant la crosse (sport d’origine amérindienne et populaire outre atlantique) s’est porté au secours d’un jeune gay, nommé Braeden Lange, pratiquant ce sport et moqué dans les vestiaires par les autres membres de l’équipe. En plus de l’impact positif qu’a eu l’intervention du joueur, une belle amitié a vu le jour entre ces deux garçons. Ensemble ils ont lancé un projet un peu fou, le courage game (voir ce lien , attention reportage en anglais!).
Les Jeux Olympiques d’été à Rio comptent un nombre record d’athlètes ouvertement LGBT. On en dénombre près d’une quarantaine répartis à travers toutes les catégories sportives et les continents participants. Ce chiffre ne tient compte que des athlètes pour lesquels l’attention des médias et suffisamment présente afin d’éclairer le sportif (que cela soit en raison des performances ou de la popularité du sport).
Ce nombre est donc loin d’être exhaustif car de nombreux athlètes (notamment dans les sports d’équipes) qui sans pour autant se cacher ne sont pas aussi populaires ou connus que des individus excellant dans des disciplines individuelles.
Cette quarantaine d’athlètes représente le double du nombre des derniers JO (ceux de Londres) ce qui est un signe assez positif quant à une certaine acceptation.
Pour cette édition, il y aura un record de 10 athlètes masculins dans des disciplines telles que l’athlétisme, la boxe ou encore l’aviron ou le plongeon acrobatique. Mais le plus surprenant est pour la première fois, la présence d’athlètes ouvertement transgenre; et ce grâce au travail de Chris Mosier (athlète et militant américain LGBT).
A force de persévérance, il a réussi à convaincre le CIO d’ouvrir les jeux sous certaines conditions, qui même si elles ne sont pas parfaites, permettent un premier pas. Je vous laisse découvrir l’article ci-après (http://www.ragap.fr/actualite/sante-et-beaute/rio-2016-des-athletes-trans-aux-portes-de-jo/1028595).
Au moins trois entraîneurs présents également à Rio affichent publiquement leur homosexualité. Ils officient dans des sports d’équipe tels que le hockey sur gazon. Deux autres seront les mentors d’athlètes en particuliers ou encore formateurs de tout un pan d’une équipe nationale (comme par exemple en hippisme pour le Brésil).
Un certain nombre d’athlètes LGBTI sera également en compétition dans les Paralympics après les Jeux Olympiques. Les noms que nous avons pu trouver sont essentiellement des athlètes américains, mais il doit en exister bien d’autres.
Les choses changent donc, doucement certes, mais elles changent. Et à cette heure où notre monde semble parfois sombrer dans la folie, toutes les victoires, les avancées, aussi minimes soient elles doivent être encouragées et médiatisées.
Christophe Descamps
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