Ce 12 septembre dernier, la députée cdH Isabelle Moinnet a déposé une proposition de décret modifiant le décret du 7 novembre 2013. Cette proposition, si elle se voyait acceptée, permettrait aux personnes ayant modifié leurs prénoms et/ou noms de modifier également cette mention sur leurs diplômes et certificats.
En effet, jusqu’à présent, toute personne ayant fait modifier ses noms et prénoms ne peut pas acter cette modification à ses diplômes. Cela engendre des difficultés que l’on imagine dans le cadre d’une recherche d’emploi : non corrélation avec les papiers d’identité, obligation de faire son coming out pour la justifier, avec les rejets que cela peut impliquer.
Cette réflexion, bien qu’elle ne concerne pas uniquement les personnes transgenres, les intéresse tout particulièrement, et fait écho au contexte actuel avec la loi précédemment modifiée (voir la loi modifiée en date du 10 juillet 2017, permettant le changement plus aisé de la mention du sexe et des prénoms). Dans la situation actuelle, une personne transgenre qui a fait modifier ses prénoms est obligée de révéler que son identité de genre n’est pas conforme au sexe qui lui a été assigné à la naissance.
Isabelle Moinnet indique : « Or, particulièrement pour les transgenres, ceci pour constituer une discrimination à l’embauche. Cette situation implique un coming out forcé pour ceux qui postulent à un emploi exigeant d’attester d’un cursus scolaire précis. Malgré un niveau de formation globalement plus élevé, l’Institut pour l’égalité des chances estime que 15,6% des personnes transgenres sont sans emploi, soit un taux de chômage presque deux fois plus élevé que celui de la population active belge. »
Cette proposition, si elle voyait le jour sous forme de décret, pourrait permettre aux personnes concernées, et donc notamment les personnes transgenres, de trouver leur place dans le monde du travail.
Laureen Dangreau, stagiaire à Arc-en-Ciel Wallonie.
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