Le colloque de ce 28 octobre vient de se terminer. Petit retour sur cette journée …
Le CRILUX et la Maison Arc-en-Ciel de la province de Luxembourg organisaient le 28 octobre à Arlon une journée d’étude sur le thème : « Homosexualité, culture et Islam : quelles réalités pour les migrants ? ». A cette occasion, les organisateurs ont invité Réza Kazemzadeh, Directeur de l’ASBL Exil et Ludovic-Mohamed Zahed, Imam, fondateur de l’association HM2F (Homosexuels musulmans de France).
Après une introduction de la Députée provinciale, Nathalie Heyard, du Directeur du CRILUX, Nicolas Contor, et de la Présidente de la Maison Arc-en-Ciel, Micheline Satinet, Reza Kazemzadeh a abordé la question de l’homosexualité masculine dans la société iranienne.
En plongeant l’auditoire dans la poésie persane, Reza Kazemzadeh a montré combien la société iranienne actuelle a oublié que les poètes abordaient très souvent du 8ème au 18ème siècle et de manière ouverte le désir et la passion d’hommes pour les hommes.
Depuis la fin du 19ème siècle, le pouvoir et particulièrement le régime actuel censurent ces poètes et nient l’existence même de l’homosexualité en Iran. A noter que jusqu’aux années 60 les traducteurs européens ont transformé les histoires d’amour homosexuel en histoires d’amour hétérosexuel.
Ludovic-Mohamed Zahed est d’origine franco-algérienne et a personnellement été confronté aux discriminations du fait des multiples aspects de son identité : homosexuel, algérien, musulman, séropositif, féministe et en a développé une réflexion inclusive. Fondateur de l’association des Homosexuels Musulmans de France (HM2F), il se bat contre le panarabisme politique qui, depuis 50 ans, veut assimiler tout arabe à un musulman et veut faire adopter une seule vision réductive de l’Islam. Avec des mouvements féministes islamiques et des associations LGBT (lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, transidentitaires, queer…), il travaille pour un islam réformé, progressiste où les femmes pourraient également devenir imams.
Le début de l’après-midi a été consacré aux témoignages de travailleurs de terrain.
Enfin, la journée s’est clôturée par des témoignages de réfugiés politiques musulmans qui, même s’ils ne viennent pas du même pays, ne parlent pas la même langue, ont une histoire qui se recoupe en un point sombre : la fuite de leur pays d’origine où ils étaient confrontés à la haine homophobe avant de connaitre l’épreuve souvent longue de la demande d’asile ici, en Belgique.
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