Qu’est-ce que l’homophobie?
L’homophobie, c’est la peur et le mépris que des gens ressentent à l’égard des homosexuel-les. L’homophobie peut se traduire par une agression verbale ou physique, du harcèlement psychologique ou encore par des discriminations (on ne te réserve par le même traitement qu’aux hétérosexuel-les).
Ces attitudes négatives pouvant mener au rejet et à la discrimination envers les personnes LGBT peuvent aussi mener au rejet à l’égard de toute personne dont l’apparence ou le comportement ne se conforme pas aux stéréotypes de la masculinité ou de la féminité. Une personne hétérosexuelle peut donc aussi être victime d’homophobie.
Si l’on veut que cesse l’homophobie, aucune de ces formes ne doit être tolérée. Mais l’action ne doit pas être la préoccupation de la seule communauté, elle est l’affaire de tous. D’abord en bannissant ces écarts de langage (qui nous semble sans importance) mais aussi dans l’éducation des enfants.
Les 5 principales manifestations de l’homophobie
La blague est sans doute la forme la plus fréquente d’homophobie : l’humour sur l’homosexualité est en apparence anodin, mais peut aussi blesser et heurter les sensibilités. En dénigrant les personnes de minorités sexuelles, elle peut renforcer les difficultés qu’une personne peut avoir à accepter sa propre homosexualité. De plus, elle tend à banaliser les préjugés et stéréotypes homophobes.
Plus directe, la moquerie ne devrait pas être minimisée : elle atteint la victime dans une partie importante d’elle-même, son identité. Elle véhicule des représentations stéréotypées qui tendent à inférioriser et à délégitimer la personne atteinte. Elle mine ainsi l’estime que les personnes de minorités sexuelles ont d’elles-mêmes.
Le harcèlement est une forme particulière de discrimination et a des conséquences graves : répétitif, il nuit considérablement à l’acceptation de soi et à l’épanouissement de la personne dans son milieu.
L’injure est une forme fréquente d’homophobie directement orientée vers une personne d’une minorité sexuelle. C’est la dernière étape avant le passage à l’acte. Utilisée souvent dès le plus jeune âge (on l’entend dans les cours de récréation), l’injure contribue à donner une image négative d’elle-même à la personne LGBT et elle renforce cette image aux yeux de tous.
Enfin, l’agression physique : les meurtres homophobes sont assez rares (chez nous), mais la violence physique à l’encontre des personnes de minorités sexuelles demeure présente. Il arrive que des personnes soient agressées à cause de leur orientation sexuelle, par exemple à la sortie d’un bar gay ou par des voisins. Ces actes menacent l’intégrité physique et psychologique de la victime et peuvent prendre la forme de crimes haineux.
Rappel Légal
Dans un premier temps, il convient de se référer à une directive européenne (datée de 2000) qui interdit la discrimination sur (entre autres) l’orientation sexuelle (2000/78/EU).
Cette directive a pour objectif de garantir un traitement égal dans le cadre de l’emploi, des conditions de travail et de la formation professionnelle.
En Belgique, différents articles de loi protègent l’orientation sexuelle. Celle-ci ne peut être source de discrimination. Il convient donc de consulter l’article de loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination.
De plus la loi du 25 février 2003 fait de la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle une circonstance aggravante. Elle prévoit en effet que, lorsqu’un crime ou un délit est commis avec pour motif « la haine, le mépris ou l’hostilité à l’égard d’une personne en raison […] de son orientation sexuelle », les sanctions sont aggravées : le minimum des peines peut être doublé s’il s’agit de peines correctionnelles et augmenté de deux ans s’il s’agit de réclusion criminelle.
L’article 6 de la loi du 25 février 2003 prévoit une peine de prison d’un mois à un an et/ou une amende de 50 à 1 000 € pour quiconque « incite à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne, d’un groupe, d’une communauté ou des membres de celle-ci, en raison […] de l’orientation sexuelle ». La même peine est prévue pour toute personne qui rend publique son intention d’adopter de tels comportements.
La diffusion, la publication ou l’exposition de textes ou de tout support comportant une discrimination sont interdites.
Victime d’homophobie ? Vers qui se tourner ?
Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (www.diversite.be) (ligne verte : 0800/ 12 800), l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes ainsi que les centres d’appui des plaintes spécialisés : les maisons Arc-en-Ciel, Arc-en-Ciel Wallonie, Infor Jeunes, Tels Quels, …
Ces associations et les Centres vont enregistrer la plainte, aider et informer la victime. Ils font parfois de la médiation (discussion entre la victime et la personne qui a commis l’acte). Dans les cas les plus graves, ils peuvent aussi aider à porter plainte et à aller en justice. Vous pouvez également aller en justice par vous-même.
En cas d’homophobie, conservez toujours les informations et les preuves. Messages (internet, lettres, sms), photos de graffitis, témoins, messages vocaux, certificat médical, photos de blessures…
Laisser un commentaire