La nouvelle appellation à la mode : le coming out tardif. Il concerne les trentenaires (et plus) qui décident de franchir le pas, après avoir dissimulé une part de leur personnalité pendant parfois la moitié de leur vie. Ayant vécu à une période où être LGBT était plus difficile qu’ aujourd’hui, certains se décident après plusieurs années à vivre (enfin ?) au grand jour.
De nos jours, on entend de plus en plus souvent des histoires de coming out. Souvent (et heureusement), ils se passent assez bien, car même s’il reste encore des coming out compliqués, le monde change doucement.
Il y a encore quelques années, ces histoires concernaient des adolescents ou de très jeunes adultes. Pour de nombreuses raisons, ceux-ci osaient plus facilement se montrer tels qu’ils étaient. Mais qu’en était-il de leurs aînés ? Quid de ces adultes, homosexuels comme eux, mais qui vivaient leurs vies dans le secret ?
A l’heure actuelle, bon nombre d’entre eux veulent pouvoir vivre leur orientation sexuelle au grand jour. Mais lorsque l’on a 40 ans ou plus, cela n’est plus évident de faire marche arrière. Faire son coming out est très différent lorsque l’on a déjà construit sa vie.
Faire un coming out jeune n’implique pas autant de monde que si on le fait plus tard. Lorsque l’on a bâti une famille de type hétérosexuelle (et ce peu importe les raisons qui ont pu amener à ce choix), cette famille va elle aussi être concernée par cette sortie du placard.
Il y a le risque de tout perdre, de devoir remettre en question sa vie. Il y a aussi le regard des autres, des membres de sa famille. Celle que l’on a créée. Ces personnes peuvent se sentir flouées, trahies et bafouées. Il n’est pas évident alors d’essayer d’être soi en sachant que l’on va faire sciemment souffrir les autres. On pourrait dès lors envisager de vivre une vie secrète, ou tout du moins discrète, comme le font un certain nombre.
Il me semble néanmoins dommage de nier ou de dissimuler une part relativement importante de sa personnalité pendant parfois la moitié de sa vie, voire sa vie entière! L’amour, la sexualité, la recherche du couple et de la famille représentent pour beaucoup d’êtres humains des objectifs et des préoccupations majeures. Passer à côté, ce n’est pas passer à côté de sa vie… mais tout de même! Et pour beaucoup, c’est créer de la souffrance et de la frustration au quotidien.
Mais alors, comment expliquer ce besoin non plus en terme de préoccupations mais en terme d’âge? C’est bien de cela dont il s’agit dans ce phénomène.
Selon Marina Castaneda dans « S’accepter homosexuel » : « L’identité [homosexuelle] implique une convergence de désirs, de sentiments, d’actes et de conscience, qui culminent dans une définition et une acceptation de soi comme homosexuel. Or tous ces éléments ne se manifestent pas en même temps, mais généralement à des époques différentes de la vie. Et ils n’apparaissent pas dans le même ordre… ».
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que le coming out nécessite d’être prêt. Il n’est pas obligatoire d’en faire un parce que c’est un phénomène sociétal ou parce qu’on se sent obligé (par un partenaire par exemple). C’est un moment à soi. Et c’est seulement à nous de décider quand nous nous sentons prêts.
Christophe Descamps – animateur à la Maison Arc-en-Ciel
Bonjour,
Je suis admirative des femmes/hommes qui ont acceptés le changement tardif de leur orientation.
J’aurais aimée l’être aussi mais pas evident.
L’article et les commentaires font du bien.
Moi aussi je suis gay mais j’ai vécu jusqu’à 46 ans dans le placard.
A 12 ans je me savais homosexuel mais je pensais que ça finirait bien par passer, je deviendrais bien hetero en grandissant et en devenant adulte. Quelle erreur ! Aujourd’hui je suis totalement out et ma vie est meilleure depuis mon coming out.
Bonjour
à 38 ans j’ai rencontré une femme qui m’a totalement bouleversée.
pas sur le plan sexuel, je n’y pensais pas. mariée maman de deux enfants, et dans une période un peu complexe personnellement depuis quelques années; elle a été une bouffée d’air. un jour elle m’a embrassée, puis un autre jour elle m’a touchée et là j’ai basculée. je savais que je l’aimais énormément et tout à coup je me suis demandée si je n’étais pas attirée par elle sur le plan sexuel. et j’avais beau y réfléchir je n’en étais pas sure. j’aimais l’embrasser l’avoir dans mes bras mais pas plus… puis l’année suivante j’ai croisé le regard d’une autre femme et là j’ai su! totalement surprise par ce simple regard, totalement charmée et en même temps intriguée. J’ai attendu quelques mois et je l’ai invitée. cette première soirée fut tout simplement la plus belle de ma vie! le premier baiser…nous avons fait l’amour et je ne me suis posée aucune question à ce moment là. c’était la première fois que je faisais l’amour avec une femme et je ne voulais aucune autre qu’elle.
deux jours plus tard j’annonçais à mon mari que je voulais divorcer que c’est elle et personne d’autre. depuis ça va faire bientôt 9 mois que nous vivons cette relation à distance car entre temps elle a été mutée. et mes sentiments mes envies ne changent pas.
je ne sais pas si je suis lesbienne parce que je l’ai toujours été ou si je suis lesbienne parce que mon couple et ma sexualité me définissent comme telle. je sais juste que je l’aime elle et qu’elle a touché mon coeur comme personne avant elle.
pour le père de mes enfants ça n’a pas été simple et je ne peux décrire que des réactions extérieures car je ne sais pas ce qu’il pense vraiment.
la colère, la honte, le mépris puis l’acceptation.
mes enfants ont surtout eu peur du mot divorce. l’homosexualité n’a pas été un choc « ce n’est pas une maladie maman ». puis mon fils de 9 ans a fait état de ce qu’il ressentait: la honte, la colère, la peur de partager sa maman ou tout simplement la perdre aussi.
nous vivons encore tous les 4 ensemble. pour des questions pratiques et matérielles mais aussi parce que nous travaillons ensemble. cette période de transition est importante pour eux 3 car ils apprennent à accepter ce cap et constatent que tout va bien. alors se posera un jour la question de ma vie commune avec mon amie et les conséquences mais je sais que tout se fera en douceur et sans contrainte.
alors oui je suis lesbienne, mais surtout je suis amoureuse! et je me sens bien pour la première fois de ma vie. il me manquait quelque chose: moi tout simplement. ma compagne a ouvert une porte en moi et je me suis trouvée grâce à elle. pour la première fois depuis bien longtemps je ne cherche pas le bonheur ailleurs, je l’ai trouvé!
Bonjour, merci beaucoup pour votre témoignage et bonne continuation.
Bonjour Sophie,
Je suis étudiante en journalisme, je recherche une personne ayant fait son coming out « tardivement » dans le cadre d’un exercice de rédaction d’article. Celui ci ne sera pas publié. Votre histoire m’interresse beaucoup. Si vous voulez bien me raconter votre histoire, je vous laisse mon mail : laurane.charp@gmail.com
Merci d’avance !
Beaucoup pensent que les coming-out tardifs sont l’objet de personnes qui n’osent pas s’assumer mais cela peu aussi être de l’ignorance, de l’incompréhension. Je me suis découverte femme transgenre et lesbienne sur le tard et avant de pouvoir faire le moindre outing, il fallait que je puisse mettre une étiquette sur ce qu’était ma réalité intérieure, mais aussi m’assurer que mes proches (conjoint, parents et surtout enfants) serait capable de comprendre ce qu’il m’arrivait
Bonjour! Pour l’émission « ça commence aujourd’hui » sur France 2 on recherche des personnes qui ont fait leur coming out sur le tard.
Egalement des enfants dont le père ou la mère a fait son coming out sur le tard.
Si c’est votre histoire et que vous voulez venir sur le plateau de l’émission pour témoigner et donner de l’espoir, du courage, contactez-moi vite merci!
Béatrice au 01 53 84 33 40
beatricejournaliste@gmail.com
Facebook « Béatrice Journaliste »
Merci pour cet article qui met en lumière les particularités du coming-out après 30 ans et surtout, du coming-out quand on est (a été) en couple hétéro. Faire face à la culpabilité de « détruire une famille » est qqc de juste énorme. Pour moi qui ait vécu ce parcours (voir mon blog en lien), je veux insister sur la paix que l’on ressent d’être enfin authentique vis-a-vis de ceux qu’on aime (ses enfants en premier lieu).
Bonjour Olivier,
Merci pour ton commentaire.
Dans quels sens aimerais tu voir cet article approfondi?
Christophe
Hello christophe
Excellent article en effet. Merci.
A approfondir à l’occasion il me semble.
Oli.
Hello Christophe.
Bravo pour cet excellent article que je trouve pertinent.
Amicalement.
J-M.